Jean-Baptiste (Drouard) De Bousset


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(né à Asnières, près de Dijon, 1662 ; décédé à Paris, 3 Oct 1725). Compositeur et chanteur français. Après avoir étudié avec Jacques Fargeonnel, maître de musique à la Ste Chapelle de Dijon, il partit vers 1690 pour Paris. Un peu avant 1700 il devint maître de musique de l'Académie Francaise, avec pour tâche principale la composition et l'exécution, chaque année, d'un motet pour la messe de la fête de St Louis (25 Août) célébrée dans la chapelle du Louvre. En 1702 il devint également maître de musique à l'Académie des Sciences et à l'Académie des Inscriptions, qui célébraient conjointement la fête de St Louis en l'Eglise de l'Oratoire. Pour son travail dans les différentes académies, Bousset reçut une pension royale de 600 livres tournois, dont la moitié lui servait à payer les musiciens qu'il engageait.

Bien que la majorité de l'œuvre de Bousset soit dispersée, une partie des compositions de musique sacrée ont pu être archivées. Vers 1692, il se distingua comme l'un des meilleurs compositeurs d'airs sérieux et à boire de sa génération. Laborde dit de lui " sa façon de chanter était tellement éblouissante, qu'il a eu un grand succès à Paris en chantant des airs que lui seul arrivait à composer aussi bien". Dans la dédicace de sa dernière collection d'Airs nouveaux (1725) à la Duchesse d'Orléans, le compositeur a écrit que la sensibilité de la plus célèbre des princesses de France l'a influencé au point de devenir sa muse et que son soutient lui a permis d'assurer sa réputation. La plupart des 875 airs sérieux et à boire que Bousset a publié durant ses 35 années d'activité, est écrite pour 1 ou 2 voix avec continuo. Titon Du Tillet (Le Parnasse Francois, 1732) a noté, à juste titre, la manière qu'avait Bousset de donner leur véritable sens aux mots, ses mélodies nobles, naturelles et plaisantes, leurs variétés, ont donné naissance, contre toute attente, à la grandeur de son oeuvre. Bousset a respecté les traditions en conservant le mode binaire, et son approche rhétorique de la mise en forme du texte nous montre l'influence de Lully et de Lambert. Il s'est servi d'une double technique qui consiste non seulement à introduire le deuxième verset par une variation, ceci dans chacun des 46 airs composés entre 1690 et 1716, mais également tout au long de sa carrière, en combinant imaginairement les répétitions de phrases isolées avec des méthodes de développement mélodique inspiré de pratiques italiennes de la fin du 17e siècle. Son oeuvre recèle également d'autres techniques italiennes : l'écriture chromatique et séquentielle. Bousset a été parmi les premiers français à introduire l'unité d'un air (1696) à l'aide de la ritournelle. Il précéda Campra de 2 années en juxtaposant dans sa cantate le style récitatif français avec la forme da capo dans les airs (1706). Ses trois Eglogues (2 d'entre elles ont été publiées séparément au sein d'une collection) ont répondu aux besoins des groupes de solistes et duettistes lors de scènes semi-dramatiques ; le livre 5 des Airs nouveaux contient la cantate L'impatience amoureuse.

Que Bousset ait été le fils spirituel de Christophe Ballard (qui publia toutes ces musiques à partir de 1701) et qu'il bénéficia du soutien de Papillon (1742) à maintes reprises au courant de sa vie, sont des allégations infondées. En 1695, Bousset se maria avec Marie Marguerite de Sequeville, dont la sœur était la femme du frère de Christophe Ballard, Pierre.

 

OEUVRES

Airs sérieux et à boire, 37 Livres (Paris, 1690-99)
Airs nouveaux sérieux et à boire, 21 Livres (Paris, 1702-25 - livres 1-18, également publié à Amsterdam)
Airs, anthologie publiée par Ballard : 16 Recueils d'airs sérieux et à boire (Paris, 1698-1701) ; 2 Airs spirituels des meilleurs auteurs, ii (Paris, 1701)
[3] Cantates francoises (avant 4 Avril 1710) : Le prunier; La rose, Ixion
Grand motet, Deus noster refugium, F-LYm
Petit motet, Quae est ista, V [copié par Philidor in 1697]
Instrumental trio Pn [copié par Philidor in 1695]
Beati omnes qui timent Dominum; Caeli enarrant gloriam Dei; Domine ne in furore; Domine salve fac regem; Exaudiat; Laudate Jerusalem Dominum; Notus in Judea Deus; Super flumina Babylonis; Te Deum : tous égarés

 

BIBLIOGRAPHIE

La BordeE

Laborde MP

S. de Brossard : Catalogue des livres de musique (MS 1724, F-Pn), 279

Abbe Papillon : Bibliothèque des auteurs de Bourgogne (Dijon, 1742)

P.-L. D'Aquin : Siècle littéraire de Louis XV, ou Lettres sur les hommes célèbres (Amsterdam, 1753)

M. Benoit et N. Dufourcq : 'Documents du Minutier central : musiciens français du XVIIIe siècle', RMFC, vii (1967), 219-20

G. Garden : 'A Little Known Contributor to the Early French Cantata : Jean-Baptiste de Bousset', Liber amicorum John Steele, ed. W. Drake (New York, 1997), 355-75

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